Par un Curieux Hasard

Voici un texte qui me touche beaucoup et résonne avec l’essence de ce que nous transmettrons avec Oriane dans notre stage « La beauté de la colère » !

Peut-être faudrait-il il avoir visité sa colère la plus noire et s’être observé dans la furie la plus destructrice, et, à ce moment précis, oser se rencontrer vraiment soi-même à cet endroit hors des limites de l’acceptable.

Se recevoir soi-même à l’endroit exact d’une insupportable douleur, ce lieu de blessure mortelle que cette colère protège.

S’autoriser à être témoin de l’intelligence du vivant qui circule à cet endroit, et alimente cette frénésie reptilienne au point de déchaîner un dernier souffle de vie pour protéger ce qui peut l’être encore.

Peut-être que si l’on est capable de se rencontrer soi- même à cet endroit là, avec l’amour suffisant pour se recevoir et s’accepter dans ce désespoir fulminant,

Peut-être alors, nous pourrions un jour accéder à ce Grand Amour qui implique de pouvoir entièrement recevoir l’autre dans sa colère la plus irrationnelle, et pouvoir poser sa main à cet endroit écorché, à vif, qui est justement le nôtre.

Stephan Schillinger
Écrivain français
Extrait des livres « Par un Curieux Hasard »
https://www.curieuxhasard.com/

2 reflexions sur “Par un Curieux Hasard

  1. Mélanie Binet de Vauxclairs

    Merci Frédéric pour ce partage qui met en mot cet endroit du chemin que je traverse ces derniers temps.
    Et qui m´ouvre à la compassion et l´amour le plus profond envers moi-même.
    Qui,aussi, me fait sentir le sens profond de la phrase de M.Rosenberg quand il évoque « l´expression tragique de nos besoins ».

    C´est une expérience qui ancre en moi qu´il est possible d´être en lien sans haine, déni, ni culpabilité avec l´amertume de la réalité.

    Cette amertume du tragique que le mieux qui m´ait été possible avec mes ressources à un moment donné soit si loin de ce que j´aurais aimé faire vivre aux autres et à moi-même.

    Et d´accueillir aussi inconditionnellement les meilleurs stratégies de mon être et l´impuissance de ce qui a été dit ou fait, le tragique ds la dissonance et contradictions d´attitudes.

    A la sortie de cela, j´observe plus d´engagement dans l´authenticité et plus d´humilité.

    Et un mouvement de plus en plus systématique organiquement de retour vers moi, d´auto-compassion, puis par petit bout d´auto-empathie.

    Je vis une fois de plus de façon organique le processus qui pose l´auto-empathie en 1er mouvement d´ouverture du dialogue.

    Seulement, aujourd´hui, mon expérience me fait poser que l´accès à l´auto-empathie passe par un chemin de lien d´amour à soi et de compassion profonde.

    Un engrammage de cette capacité ou l´intensité de la violence ne génère plus d´image d´ennemi.
    Une ouverture à soi et à l´autre de l´expression des êtres, sans peur.
    Avec la verticalité qui respecte la réalité du moment.
    Sans précipitation d´agir, d´apaiser, de se surenchérir.

    Un accès à la conscience que la relation durable se construit aussi avec qui nous sommes à cet instant dans nos impossibilités de faire autrement à l´instant t.

    Que je ne peux y mettre que ma part en faisant à l´autre les cadeaux de lui exprimer mes limites, lui offrir la place de s´engager dans la compréhension mutuelle.

    merci pour ce texte. je vais transmettre la page de ton site au groupe de pratique que j´ai la chance d´animer.

    Et nous sommes sur le thème de l´intensité.

    un beau cadeau support à l´expression de l´âme.

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